Oignies-en-Thiérarche
12 au 19 mai 2014
Notre premier arrêt en
Belgique sera chez Marc, un ami marin que nous avons eu le bonheur de
croiser à quelques reprises au Panama et en Polynésie française.
Nous avions toujours gardé contact et c'est avec beaucoup de chaleur
et d'amitié qu'il nous a accueillis avec sa compagne, Michèle, chez
eux à Oignies-en-Thiérarche, dans les Ardennes, à quelques
kilomètres de la frontière française.
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Marc, Lucie, Michèle et Gribouille |
Nous profitons de leur
hospitalité pour y faire un arrêt d'une semaine, le temps de passer
notre examen médical annuel. Après quelques jours, nous sommes
certifiés en pleine santé, nous pouvons continuer notre route
l'esprit tranquille! Marc et Michèle nous font visiter leur région,
le Viroinval en Wallonie. C'est une région forestière où jadis des
mineurs, appelés «ardoisiers», travaillaient dans des carrières
souterraines pour extraire l'ardoise qui servait à couvrir les
toits. Encore aujourd'hui, on peut voir plusieurs maisons dont les
toits sont couverts d'ardoise ce qui est du plus joli effet sur ces
grandes maisons de pierre grise bien typiques de la région.
Réal donne un coup de main à Marc pour compléter la construction d'un petit pavillon en bois et c'est avec plaisir que, tous les soirs, nous partageons un souper amical à discuter de voyage et d'aventure!
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Réal et Marc devant la fontaine des personnages de la «Toinade» |
À Treignes, Marc nous
amène visiter le Musée Arthur Masson, un romancier qui, en 1938, a
créé le personnage de Toine Culot. Comparé à Pagnol et à Daudet,
il décrit à travers les aventures de Toine Culot la vie des petites
gens des villages avec humour mais aussi émotion et tendresse. La
«Toinade», un série de cinq romans, a diverti toute une génération
de Wallons pendant la seconde Guerre mondiale. Le musée qui lui est
consacré à Treignes, le village où l'histoire de Toine Culot se
déroule, est admirablement bien fait. On se déplace d'une pièce à
l'autre et dans chacune, une mise en scène nous présente un extrait
d'un roman. On peut voir l'évolution des personnages, du mobilier,
de la vie publique. Instructif et ludique à la fois, on y a passé
un très bon moment!
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Lucie et Gribouille |
Autre fait marquant de
notre visite chez Michèle et Marc, on apprend qu'ils sont tous les
deux nés en Afrique. En fait, ils se disent africains; ils ont vécu
toute leur «jeunesse», et même plus, au Katanga, une province du
sud du Congo, une colonie belge à l'époque, riche en minerai de
cobalt, cuivre, fer, radium, uranium et même diamant. Marc, qui est
géologue de formation, y a travaillé et ce fut des plus
intéressants de partager avec eux photos et souvenirs de leur vie
africaine. Enfin, un dernier petit clin d'oeil pour Gribouille, le
chien de Michèle, qui nous a adoptés dès notre arrivée malgré
l'encombrement que faisait notre gros camping-car sur son terrain de
jeu. Coquin et enjoué, il nous suivait partout ce qui a fait dire à
Lucie que, si elle avait un chien un jour, elle aimerait bien qu'il
ressemble à Gribouille!
Bruxelles, Gand, Brugge
et Anvers
22-27 mai 2014
Et, voilà, c'est reparti
pour une mini-tournée de la Belgique. Au menu, Bruxelles, Gand,
Brugge et Anvers.
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La Grande Place de Bruxelles. À droite, la Maison des ducs de Brabant |
À tout seigneur, tout
honneur, nous débutons par Bruxelles, la capitale belge. La
Grande Place est vraiment un joyau. Vaste et animée en ce début
d'été et de festival de jazz, elle est entourée de bâtiments plus
superbes les uns que les autres. Distribuées autour de la Grande
Place, les maisons des Corporations, bâties à la fin du 17e siècle
et restaurées au 19e siècle arborent de belles façades décorées
de dorures et coiffées ici d'une étoile, là d'un ange, d'un saint
etc. Se succèdent ainsi la maison des Boulangers, des Graissiers,
des Tonneliers, des Archers, des Bateliers, des Merciers, des
Bouchers, des Brasseurs, des Tailleurs, des Peintres... tous des
métiers bien en vue à l'époque. Puis, à droite sur la photo, avec une façade toute en dorure et un beau fronton sculpté, la maison des ducs de Brabant a vraiment fière allure.
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La Maison du Roi à gauche suivie à droite des maisons des corporations |
La Maison du Roi,
reconstruite au 19e s. d'après les plans originaux de 1515, c'est
l'ancienne Halle au pain, puis la maison du duc, où ne résida aucun
roi en fait, mais elle en a toute l'élégance et la richesse. L'Hôtel
de ville, de pur style gothique, date pour sa part des 13e et 15e
siècle. La tour de 96 m. de hauteur est surmontée par un
Saint-Michel en cuivre doré.
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Le «Manneken Pis» de Bruxelles |
Après la Grande Place,
il faut pas manquer d'aller rendre visite au fameux Manneken Pis à
deux pas de la Grande Place. Voici comment le décrit le Guide
Michelin : «Le Manneken Pis, appelé aussi «Petit Julien»,
a été sculpté par Jérôme Duquesnoy en 1619 et alimentait le
quartier en eau. Ce petit garçon potelé (manneken : petit
bonhomme) dont le geste naturel s'accompagne d'une grâce charmante,
symbolise la goguenardise et la verdeur brabançonnes. Pour
sauvegarder la décence ou plutôt honorer le plus célèbre et le
plus ancien citoyen de Bruxelles, la coutume est de lui offrir un
vêtement : depuis Louis XV qui fit don d'un bel habit à la
française jusqu'à la Military Police, donatrice d'un uniforme, tous
les pays ont participé à cette garde-robe qui occupe d'ailleurs
toute un salle du musée communal.» Voilà,
c'est fait, on l'a vu! Pas facile de prendre une photo, les touristes
sont nombreux et il est tout petit. Enfin, si comme nous vous avez la
curiosité de savoir ce que signifie «Pis»,
un dictionnaire néerlandais vous indiquera que le français et le
néerlandais se ressemblent à certains égards...
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Cathédrale St-Michel de Bruxelles et la statue du roi Baudoin |
Place
Royale, Place des Palais, Parc de Bruxelles et de nombreux musées, il y
a beaucoup à voir à Bruxelles, c'est une visite vraiment très
agréable. Bien sûr, Bruxelles est aussi dotée d'une cathédrale
gothique, la cathédrale St-Michel fièrement plantée au sommet du
mont des Larmes. Chose rare en Europe, l'intérieur de la cathédrale
est bien éclairé, on peut mieux apprécier tableaux et sculptures
de ce très bel édifice dont certaines parties datent du 13e siècle.
Sur le plan de la sainteté, nous découvrons une nouvelle sainte,
sainte Gudule (!) à qui est aussi dédiée la cathédrale... les
voyages forment la jeunesse, dit-on...
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Hymer au pied de l'Atomium à Bruxelles |
Enfin,
on ne saurait passer sous silence, le magnifique monument qu'est
l'Atomium au pied duquel d'ailleurs nous dormons dans un
stationnement bien tranquille. L'Atomium a été construit pour
l'Exposition universelle de Bruxelles de 1958 dont il est le symbole.
L'utilisation pacifique de l'énergie atomique à des fins
scientifiques – scanner médical, production d'électricité etc.-
incarnait particulièrement bien les thèmes de l'expo et c'est donc
ce qui a déterminé la forme de l'Atomium qui, haut de 102 mètres
avec ses neuf sphères connectées entre elles, illustre un cristal
élémentaire de fer agrandi 165 milliards de fois. Prévu être
démantelé après l'expo, les bruxellois s'y sont opposés, fort
attachés qu'ils étaient devenus à ce monument. Aujourd'hui symbole
de la ville de Bruxelles, il reçoit différentes expositions à
caractère scientifique et didactique notamment et un restaurant est
installé tout en haut. Le soir, de petites lumières installées sur
les atomes scintillent et offrent un spectacle magnifique et nous
sommes aux premières loges pour en jouir!
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Cathédrale de Gand |
Notre
prochaine étape belge est à seulement une cinquantaine de
kilomètres au nord-est de Bruxelles, soit Gand
ou
Gent, selon qu'on parle
français ou néerlandais, une ville sillonnée de canaux et remplie
d'histoire (Charles Quint y naquit en l'an 1500). Gand et sa cathédrale nous ont également permis d'ajouter un autre «saint» à notre collection déjà impressionnante. Il s'agit de Saint-Bavon (sans le «s» toutefois), moine bénédictin et ermite qui est devenu le saint patron de Gand.
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Le Quai aux herbes de Gand |
Aujourd'hui, c'est
le fameux Quai aux herbes qui attire les touristes car il est bordé
de maisons du 12e au 17e siècle aux façades les plus belles les
unes que les autres. Ici aussi, ce sont les différentes corporations
qui étaient installées au bord de ce port autrefois très
florissant : la maison des Maçons, celle des Mesureurs de
grain, celle des Bateliers etc. Sur la place, l'imposante silhouette
du beffroi dominé par un dragon en cuivre doré rappelle la
puissance de ces corporations au Moyen-Âge.
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Béguinage de la vigne à Brugge |
Prochaine
étape vers le nord-ouest, Brugge,
là un véritable coup de cœur! On entre dans la vieille ville via
le «Béguinage de la vigne», fondé en 1245. «Les
béguinages sont des enclos groupant des maisonnettes où vivent les
béguines, femmes pieuses catholiques tenues à certaines
observances, comme le port du costume et l'assistance aux offices,
mais qui ne font pas vœu de pauvreté et qui peuvent jouir de leur
fortune. Elles sont libres de vaquer à leurs occupations pendant la
journée mais les portes de l'enclos se ferment à la nuit tombée.
On ne connaît pas l'origine exacte des béguinages mais la tradition
attribue leur fondation à Ste-Begge au 7e siècle. Au 13e siècle,
ils étaient très répandus dans tout le pays. La région de Liège
à elle seule comptait quelques 1 500 béguines. De nos jours, une
seule communauté assez importante subsiste à Gand. Situé souvent
un peu à l'écart, clos de murs où s'ouvre un porte monumentale, le
béguinage forme une pittoresque petite cité dans la grande cité.
Il présente soit une grande cour gazonnée plantée d'arbres et
entourés par les petites maisons des béguines et par l'église,
soit un lacis de ruelles et d'impasses.» Bordé
par un canal, le Béguinage de la vigne respire le calme et la
sérénité. Des bénédictines ont remplacé les béguines mais
elles en ont gardé le costume. L'enclos est ouvert au public, on
peut s'y promener mais on demande de le faire en silence en
respectant les habitantes du lieu. Zen à souhait!
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Les canaux de Brugge, une petite Venise ! |
Sitôt
franchis la porte du béguinage et son pont, on est happé par
l'activité touristique de la ville : calèches, restos,
terrasses, boutiques de souvenirs, dentelles (la spécialité de
Brugge), vendeurs de chocolat, de frites et de gaufres se succèdent
sans relâche mais tout est joli et de bon goût. Au fil du canal que
l'on longe, de la beauté partout : de charmants petits ponts
nous invitent à explorer l'autre rive, des arbres ornent une
placette où s'installe un marché aux puces, des bateliers promènent
des visiteurs dans leurs barques, les maisons sont bâties au fil de
l'eau, on se croirait à Venise!
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La Grande Place de Brugge |
La
Grande Place de Brugge est le point d'orgue de notre visite. Elle se
compare avantageusement à celle de Bruxelles. Bordée par des
maisons à pignons, anciens sièges de corporations, et des halles
dominées par un imposant beffroi, la Grande Place est un lieu animé
depuis des siècles, on le ressent bien!
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La Place du Bourg à Brugge |
La
Place du Bourg tout près est moins imposante mais elle a toutefois
beaucoup de charme. Elle est encadrée par le Palais de Justice,
l'Hôtel de ville et la Basilique du Saint-Sang. Cette dernière est
presqu'invisible, si ce n'est son clocher, coincée entre l'Hôtel de
ville et un autre immeuble. Il faut d'ailleurs monter un élégant
escalier en spirale pour l'atteindre puis franchir un long corridor
pour accéder à son portail. C'est dimanche et la relique du
Saint-Sang (rapportée par le comte de Flandre lors de la 2e
croisade) est visible au public. Le reliquaire est entre les mains
d'une dame et les gens font la file pour pouvoir s'agenouiller devant
et y toucher. La basilique est petite mais très belle; les murs sont
peints d'une multitude de tableaux aux couleurs chaudes et la chaire
se distingue par sa forme de globe terrestre. Décidément, Brugge
est unique, elle nous a enchantés!
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La Grande Place d'Anvers sous la pluie |
Dernier
arrêt, Anvers ou Antewerpen. C'est malheureusement sous un ciel gris
et une pluie forte et froide que nous avons visité Anvers. Seconde
ville de Belgique et l'un des plus grands ports d'Europe, Anvers, la
ville de Rubens, est réputée être très belle. Nous y sommes
restés trois jours dans l'espoir de pouvoir la visiter sous un meilleur
jour mais il a plu sans relâche. La Grande Place déserte nous
permet d'apprécier la superbe fontaine Brabo qui coule directement
sur le pavé. Ici aussi les maisons de corporations et l'hôtel de
ville encadrent la Grande Place qui nous paraît plus austère
qu'ailleurs. La météo y est sûrement pour quelque chose...
Comme
il pleut, c'est tout indiqué pour prendre tout son temps pour
visiter la cathédrale d'Anvers, le monument le plus admirable de la
ville et la cathédrale la plus vaste de Belgique avec une superficie
de près d'un hectare. L'intérieur est d'une ampleur exceptionnelle
avec ses 7 vaisseaux et ses 125 piliers sans chapiteaux. De
nombreuses œuvres d'art remarquables ornent la cathédrale dont
plusieurs de Rubens.